Soldats de terre cuite à Xi’an : visite, histoire et conseils pratiques
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Infos Pratiques -
Soldats Terre Cuite - 兵马俑
Tarifs
Le billet d’entrée coûte 120 RMB (environ 15 € au taux de change 1:8).
Entrée gratuite et tarifs réduits
Gratuit pour les seniors de plus de 65 ans, les mineurs de moins de 16 ans, les personnes handicapées et les militaires en service (sur présentation d’un justificatif).
Tarif réduit pour les anciens combattants (avec carte d’avantage) et les étudiants (sur présentation de la carte étudiante).
Horaires d’ouverture
Saison haute (16 mars – 15 novembre) : de 8h30 à 18h00 (dernière entrée à 17h00)
Saison basse (16 novembre – 15 mars) : de 8h30 à 17h30 (dernière entrée à 16h30)
Accès
Métro + bus : Ligne 9 du métro de Xi’an, descendre à la station « Huaqingchi » (sortie C), puis prendre le bus 602 de Lintong jusqu’à l’arrêt « Qin Yong Cun » (village des soldats de terre cuite).
Voiture : Prendre le périphérique de Xi’an → autoroute Lianhuo → sortie « Qin Yong Guan Road ».
Navette directe : Bus direct depuis la gare de Xi’an ou le site de la Grande Pagode de l’Oie Sauvage (environ 1 heure de trajet).
À une quarantaine de kilomètres de Xi’an, les soldats de terre cuite constituent l’un des trésors archéologiques les plus emblématiques de la Chine. Enfouis pendant plus de deux mille ans, ces guerriers grandeur nature attirent chaque année des millions de visiteurs. Plus qu’un vestige militaire, ce site exceptionnel révèle l’organisation, la technologie et les croyances funéraires du premier empire chinois. Que voir sur place ? Comment organiser sa visite ? Voici un guide complet pour découvrir les secrets de cette armée figée dans le temps.
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Pourquoi visiter -
Soldats Terre Cuite - 兵马俑
Face à une armée figée dans le temps
Des centaines de visages différents, des rangs impeccablement ordonnés, des soldats prêts à partir au combat… Difficile d’imaginer que cette armée repose sous terre depuis plus de deux mille ans. Le premier empereur de Chine, Qin Shi Huang, voulait emporter avec lui la puissance de son empire dans l’au-delà. En observant les statues grandeur nature, on comprend mieux l’ambition de cet homme qui a marqué l’histoire chinoise. Chaque guerrier semble presque vivant, comme s’il pouvait bouger d’un instant à l’autre.
Un témoignage précieux de la vie sous les Qin
En regardant de près les coiffures, les vêtements, les chaussures ou même les armes tenues par ces soldats de terre cuite, on découvre une foule d’indices sur la société de l’époque. L’organisation militaire, les différents grades, l’équipement des troupes, tout est représenté avec une minutie incroyable. Ce n’est pas seulement une armée : ce sont des fragments de la vie quotidienne, figés dans la terre cuite. Même les chevaux et les chars nous en disent long sur les techniques de guerre de l’époque. Visiter ce site, c’est aussi comprendre comment vivait, se battait et pensait le peuple chinois il y a plus de 2000 ans.
Un chef-d’œuvre artisanal aux visages uniques
Ce qui frappe immédiatement, c’est que chaque soldat semble vivant. Aucun visage ne se répète : certains sourient légèrement, d’autres paraissent concentrés ou austères. Les expressions, les postures, les plis des vêtements ou encore les tresses dans les cheveux sont sculptés avec une telle précision qu’on oublie presque qu’il s’agit de statues. Derrière ces œuvres, il y avait des artisans anonymes, au talent remarquable, capables de donner une âme à la terre. Même les couleurs d’origine, dont quelques traces subsistent, témoignent de la beauté éclatante qu’avait cette armée au moment de sa création.
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Histoire et culture -
Soldats Terre Cuite - 兵马俑
Les origines du mausolée
246 av. J.-C.
À seulement 13 ans, le futur empereur Qin Shi Huang accède au trône et ordonne la construction de son mausolée au pied du mont Li, près de Xi’an. Les premiers travaux portent sur la chambre funéraire souterraine et le tertre de terre.221 av. J.-C.
Une fois la Chine unifiée, l’empereur Qin Shi Huang lance une expansion spectaculaire du complexe. Environ 700 000 ouvriers sont mobilisés. L’ensemble s’inspire du plan de sa capitale Xianyang, avec des fosses d’armées en terre cuite disposées selon une organisation militaire très structurée.219–210 av. J.-C.
Les statues des guerriers sont modelées à la main, cuites à haute température et peintes dans des teintes vives comme le rouge ou le bleu. De taille humaine (environ 1,80 m), elles présentent des détails d’un réalisme impressionnant : chaque visage est unique, chaque armure minutieusement sculptée.209 av. J.-C.
Une révolte met brusquement fin aux travaux. Certaines fosses, comme la n°3, restent inachevées, et plusieurs statues ne sont jamais peintes.206 av. J.-C.
Après la chute de l’empire Qin, les forces de Xiang Yu pénètrent sur le site et incendient les bâtiments. De nombreuses statues sont écrasées sous les toitures effondrées, les armes sont pillées.
La redécouverte archéologique (20e–21e siècle)
1962
Des recherches topographiques sont menées sur le mausolée de Qin Shi Huang. Les scientifiques estiment sa superficie à plus de 56 km², et détectent un taux anormalement élevé de mercure dans le sol, confirmant les écrits anciens sur une rivière de mercure dans la chambre funéraire.29 mars 1974
Des paysans creusant un puits à proximité découvrent par hasard des fragments de statues. C’est le début d’une grande aventure archéologique : la fosse n°1 est mise au jour, révélant plus de 10 000 armes en bronze, arcs, arbalètes et épées.1976
Les fosses n°2 (armée mixte en formation) et n°3 (quartier général) sont découvertes. On y retrouve notamment une statue intacte d’un archer agenouillé, la seule en parfait état, encore colorée de rouge sur l’armure.1980
Deux chars de bronze richement décorés sont exhumés à l’ouest du mausolée. Le plus lourd pèse plus d’une tonne, orné de plus de 7 000 pièces en or et argent, avec des fenêtres mobiles : une prouesse technologique inégalée pour l’époque.1987
Le site est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est reconnu comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de réalisme sculpté de l’Antiquité.1998
Une fosse contenant des armures et casques en pierre est découverte. Chaque plastron comprend environ 800 pièces, assemblées avec une précision inférieure à 0,1 mm, démontrant une maîtrise technique impressionnante.Septembre 2024
Lors de l’exposition spéciale pour les 50 ans de la découverte, un nouveau haut-gradé en terre cuite est présenté. Il porte des manches violettes peintes à la main, une avancée majeure pour l’étude des costumes de l’époque.
Héritage culturel et mystères non résolus
Depuis le IIIe siècle av. J.-C.
Le mausolée de Qin Shi Huang est le premier à intégrer un palais rituel (lieu de culte posthume) dans son enceinte funéraire. Ce modèle architectural, appelé « mausolée urbain », influencera toutes les tombes impériales chinoises pendant plus de 2 000 ans.Technologie mystérieuse
Les épées en bronze exhumées sont protégées par une fine couche de chrome qui empêche l’oxydation, une technique que la science occidentale n’a redécouverte qu’au 20e siècle. Ce procédé reste inexpliqué à ce jour.Exploration incomplète
Malgré 50 ans de fouilles, plus de 180 fosses funéraires ont été repérées, mais seul un tiers a été excavé. Le tumulus central et la chambre funéraire, où le sol contient de fortes doses de mercure, n’ont pas encore été ouverts, en raison de contraintes techniques et de préservation.
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Que voir et faire -
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Les fosses 1, 2 et 3 : trois visages d’une armée
Fosse n°1 : la force principale de l’armée impériale
Longue de 230 mètres et large de 62 mètres, la fosse n°1 abrite plus de 6 000 soldats alignés sur onze couloirs séparés par des murs de terre battue. Le sol pavé de briques grises reste visible.
En tête : 210 archers légers sans armure font face à l’est, symbolisant l’expansion vers les Royaumes de l’Est. Le cœur de la fosse présente 38 colonnes de soldats et de chars. Les flancs et l’arrière sont également défendus.
Chaque guerrier est unique, avec des visages, coiffures et postures différents. À l’arrière, les statues brisées montrent l’état original. Certaines gardent des traces de pigments, témoins d’un éclat aujourd’hui disparu.
Fosse n°2 :les unités mobiles d’élite de Qin
Découverte en 1976, cette fosse de 6 000 m² présente une armée complexe composée d’archers, fantassins, cavaliers et chars. À l’est, plus de 300 archers – debout ou agenouillés – forment une ligne prête à tirer. Le centre mêle chars, soldats et cavalerie dans une formation offensive. Le sud aligne 64 chars militaires, tandis que le nord-ouest abrite la plus ancienne unité de cavalerie connue en Chine. Les détails impressionnent : semelles antidérapantes, coiffures pratiques, pigments violets encore visibles. Un officier coiffé d’un chapeau officiel, tenant des outils d’écriture, rappelle l’importance de la hiérarchie militaire. Parfois, des fouilles en cours sont visibles sur place.
Fosse n°3 : le centre de commandement stratégique
La plus petite des trois fosses (520 m²), elle adopte une forme en “U” et a été entièrement fouillée en 1989. Sa structure semble correspondre à un quartier général : trois compartiments distincts reproduisent l’organisation d’un état-major antique. 68 statues de soldats y sont disposées face à face, en couloir étroit, comme une garde d’honneur protégeant l’entrée. Une seule charrette, richement décorée et protégée d’un dais, accompagnée de quatre chevaux en terre cuite, marque l’importance du lieu. Particularité notable : la majorité des armes retrouvées sont des armes de cérémonie en bronze, sans lame, utilisées pour les rituels plutôt que le combat. Dans un angle, les restes de bois, de cornes de cerf et d’ossements d’animaux laissent penser à un espace de prière ou de rite sacrificiel. Située à l’arrière gauche de la fosse n°1 et à proximité directe de la fosse n°2, sa position stratégique appuie l’hypothèse d’un véritable centre de commandement.
Le parc du mausolée : au-delà des soldats
K9901 : les artistes de la cour impériale
Un peu à l’écart du musée principal, cette fosse regroupe des figurines en pleine performance : acrobates en équilibre, hommes portant des poids, scènes d’entraînement. Ces statues, aux poses dynamiques, montrent un autre aspect de la vie de cour sous les Qin, bien loin des formations militaires. Elles révèlent que le divertissement faisait aussi partie des rituels funéraires impériaux.
Les chars en bronze : bijoux d’ingénierie antique
Deux magnifiques chars miniatures, mais grandeur réelle pour l’époque, y sont exposés. Ils sont tirés par quatre chevaux, ornés de plus de 7 000 pièces décoratives en or et argent. Le premier, debout, servait pour les patrouilles. Le second, fermé, était réservé à l’empereur. Leur finesse de fabrication dépasse celle de nombreux objets contemporains, même en Europe.
K0006 : les fonctionnaires de l’empire
Dans cette fosse, huit figurines en position calme, mains repliées, représentent des scribes ou responsables civils. Chacune porte des instruments symboliques : taille-plume en céramique, pierre à aiguiser. Cette partie de la visite met en lumière l’importance de l’administration dans l’organisation de l’empire de Qin Shi Huang.
Le tumulus funéraire : l’énigme centrale
Visible depuis une plateforme surélevée, le tumulus mesure 40 mètres de haut, sur 345 mètres de côté. Il abrite le cœur du mausolée, jamais fouillé à ce jour. De nombreuses hypothèses circulent sur ce que contient la chambre souterraine : rivière de mercure, pièges mécaniques… Le mystère reste entier, stimulant l’imaginaire des visiteurs.
Exposition d’armes en bronze :
Des épées en bronze traitées avec des sels de chrome pour résister à la corrosion, ainsi que des mécanismes d’arbalète d’une précision inférieure à 0,8 mm, permettent de découvrir le niveau technologique militaire de l’époque des Qin.
En Savoir Plus Sur
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Les circuits en Chine incluant
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