Petite pagode de l’Oie sauvage à Xi’an : ce que les guides ne vous disent pas

Infos Pratiques -

Petite pagode de l’Oie sauvage – 小雁塔

🎫 Billet d’entrée : l’accès au site est gratuit.

🕒 Horaires d’ouverture :
• Été (avril à octobre) : 9h00 – 18h00
• Hiver (novembre à mars) : 9h00 – 17h30

🚇 Accès :
• Métro ligne 2, station Nanshaomen, sortie à pied environ 500 mètres
• Bus touristiques ligne You 7 ou ligne 610, arrêt Xiaoyanta

Peu de lieux à Xi’an condensent autant de sérénité, d’histoire et de beauté que la Petite pagode de l’Oie sauvage. Nichée dans l’ancien temple Jianfu, elle forme un ensemble rare en Chine mêlant pagode millénaire, musée municipal et jardin de méditation. Classée au patrimoine mondial dans le cadre de la Route de la Soie, cette tour de briques Tang vous invite à traverser les siècles, loin de l’agitation touristique. Une étape incontournable pour ceux qui cherchent à comprendre l’âme spirituelle et cosmopolite de l’ancienne capitale impériale.

Pourquoi visiter -

Petite pagode de l’Oie sauvage – 小雁塔

Un vestige vivant de la grandeur de la dynastie Tang

Érigée en 707, à l’apogée de la dynastie Tang – contemporaine de la dynastie mérovingienne en France – la petite pagode de l’Oie sauvage est bien plus qu’un monument religieux. Elle fut construite pour abriter plus de 600 manuscrits bouddhiques rapportés d’Inde par le moine Yijing, à une époque où Chang’an (ancien nom de Xi’an) était l’une des capitales les plus cosmopolites du monde. Sa structure de 13 étages en briques, aux courbes douces et équilibrées, incarne un idéal d’harmonie entre forme, fonction et symbolique bouddhique.

Un jalon de la Route de la Soie classé par l’UNESCO

La pagode est inscrite au patrimoine mondial au titre des sites culturels de la Route de la Soie. En observant ses reliefs sculptés, on découvre des motifs venus d’Inde, de Perse et d’Asie centrale : lotus, volutes végétales, niches en arc brisé. Comme un écho lointain à l’art roman ou byzantin, ces éléments illustrent les échanges artistiques et spirituels qui faisaient de Chang’an un carrefour mondial, un peu comme Paris au siècle des Lumières.

Un miracle d’architecture face aux séismes

Au fil des 1 300 dernières années, la pagode a résisté à plus de 70 tremblements de terre. Sa base semi-circulaire en terre compactée, véritable système parasismique antique, lui a permis de se fissurer… puis de se refermer naturellement à plusieurs reprises. Bien que plus basse aujourd’hui qu’à l’origine, sa silhouette incomplète raconte une histoire de résilience humaine, comparable à celle des cathédrales européennes marquées par le temps et les guerres.

Un chant bouddhique qui traverse les siècles

Juste à côté se trouve une cloche de fer monumentale datant de 1192. Son tintement matinal – autrefois considéré comme l’un des huit paysages emblématiques de la région – faisait vibrer les poètes de l’époque. Comme les cloches des églises gothiques en Occident, elle rythmait le lien entre spiritualité, communauté et nature. Aujourd’hui encore, faire retentir ce bronze ancestral donne le vertige du temps long et invite à la contemplation.

Histoire et culture -

Petite pagode de l’Oie sauvage – 小雁塔

La Petite Pagode de l’Oie sauvage a été construite en 707, quand Xi’an était la capitale de l’empire chinois sous la dynastie Tang. Elle servait à conserver des textes bouddhiques ramenés d’Inde par le moine Yijing. À cette époque, la ville attirait des pèlerins et marchands venus de tout l’Orient. Avec ses 13 étages en briques et ses formes simples mais équilibrées, la pagode montre l’élégance sobre de l’architecture bouddhique chinoise au début du 8ᵉ siècle.

En 742, la pagode devient un centre majeur de traduction bouddhique. Le moine Yijing y traduit plus de 120 textes venus d’Inde, aidé par des disciples venus du Japon et de Corée. Ce lieu devient un carrefour spirituel de l’Asie orientale, un peu comme Cluny ou Saint-Benoît-sur-Loire dans l’Europe médiévale : un centre religieux actif, connecté au monde.

En 1487, un violent séisme provoque une fissure verticale d’environ 30 cm sur le corps de la pagode. Mais quelques décennies plus tard, un autre tremblement de terre fait mystérieusement disparaître la fissure. Les habitants parlent d’un “miracle d’union”, preuve du génie de la construction ancienne et de la résistance des fondations.

En 1556, un tremblement de terre d’une magnitude exceptionnelle frappe la région. Le sommet de la pagode — ses deux derniers étages — s’effondre. Depuis, la Petite Pagode de l’Oie sauvage ne compte plus que treize niveaux, sur les quinze d’origine. Sa silhouette légèrement trapue témoigne des secousses, tout en conservant sa majesté.

En 1965, des travaux de restauration d’envergure sont lancés pour stabiliser la structure. Des techniques traditionnelles, comme l’emboîtement à tenons et mortaises, sont utilisées pour renforcer les fissures. Le socle en pierre bleue est replacé, les corniches endommagées sont restaurées. La pagode retrouve ainsi une partie de son équilibre originel, tout en conservant les traces du temps.

En 2014, la Petite pagode de l’Oie sauvage est intégrée à l’ensemble transnational “Route de la soie : réseau de routes du corridor Chang’an-Tian Shan”, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle incarne deux valeurs majeures : l’échange architectural entre l’Inde et la Chine, visible dans son style mi-asiatique mi-chinois, et son lien direct avec les grandes étapes de la transmission du bouddhisme en Asie orientale. Des stèles gravées et des fragments de rouleaux bouddhiques retrouvés sur place témoignent de son rôle de carrefour entre la route maritime et la route terrestre.

Que voir et faire -

Petite pagode de l’Oie sauvage – 小雁塔

Se promener autour de la pagode et capturer la beauté sans foule
La Petite pagode de l’Oie sauvage, cachée dans le temple Jianfu, est l’un des rares endroits paisibles du centre de Xi’an. Une promenade autour de la pagode permet d’admirer ses 13 étages aux lignes courbes, typiques de l’architecture Tang. Aucun ticket à acheter, aucune file d’attente : ici, on prend le temps. Les visiteurs aiment photographier la tour encadrée par le porche du pavillon Cishi ou capturer son reflet dans le lac voisin. En saison, les hortensias en fleurs transforment les lieux en tableau romantique.

Explorer le musée de Xi’an : un condensé d’histoire au cœur de la ville
Juste à côté de la petite pagode de l’oie sauvage, le musée de Xi’an retrace plus de 3000 ans d’histoire impériale à travers des expositions claires et accessibles. Malgré une affluence importante le week-end et pendant les vacances, le parcours reste fluide si l’on arrive tôt. Parmi les pièces à ne pas manquer : une coupe en jade datant de la dynastie Qin, un cheval en céramique des Tang, ou encore une imposante statue bouddhique dorée. Le musée est intégré au site même de la pagode, ce qui permet de combiner la visite culturelle avec une promenade paisible dans le jardin alentour.

S’imprégner du calme du temple Jianfu et faire sonner la cloche millénaire
En pénétrant dans l’enceinte du temple Jianfu, on découvre un havre de paix au cœur de la ville. Des pins anciens ombragent les pavés, les halls bouddhiques dégagent une sérénité silencieuse. Dans le clocher se trouve une cloche en fer datant de 1192, pesant 8 tonnes. Pour 10 yuans, on peut la faire sonner trois fois — un geste symbolique pour formuler un vœu, chasser les pensées négatives et accueillir la paix intérieure. Ce rituel, transmis depuis des siècles, résonne aujourd’hui encore comme un pont entre le passé et le présent.